mercredi 28 octobre 2015

Richard Albisser & Ressibla Drahcir


Richard Albisser – Ressibla Drahcir



Il n’est pas rare de le croiser au détour d’une dédicace en librairie échangeant avec les lecteurs qui dans 8 cas sur 10 sont avant tout des lectrices. Mais à quel genre d’auteur peut-il ou peut-elle s’attendre ?...

Disons que… si un romancier aborde l’écriture de ses premières fictions sur le mode du récit et qu’un enchaînement de livres – au long cours, rassemblant un très grand nombre de personnages (dits ici « récurrents ») – s’appelle romans, alors il se pourrait qu’on ait affaire à un romancier.

Mais dans ce cas, quel intérêt aurait-il à revendiquer la commission d’un album de vers anciens et aux vers toujours repris quand d’aucuns auraient caché la poussière sous le tapis ?

Quelle raison l’anime quand il continue d’afficher dans sa bibliographie un travail de recherches effectué en 2004, à la dénomination assez fluctuante, et qui se lit absolument comme un antiroman ( Voir successivement Mémoire d’un scolopendre et Mémoire de cor.) ? 

Quelle motivation enfin a pu le conduire à écrire un essai, Rimbaud-Mallarmé, six textes commentés qu’il s’ingénie à brouiller en écrivant aussi bien comme en T que comme hantés ?

Est-ce donc là un romancier tourmenté ? Un poète qui se renie ? Ou l’essayiste d’un propos jamais achevé ?


Il n’est qu’à lire Douves éphémères qui, bien qu’étant annoncé comme un « récit d’enfance à caractère autobiographique », est considéré par l’intéressé comme « une authentique fiction » pour peut-être comprendre la psychologie singulière de cet auteur inclassable qu’on retrouve parfois occupé à animer des ateliers d’écriture.


Mais c’est aussi qu’une telle diversité bibliographique cache de facto ou a contrario, malgré les brisures et la discontinuité de l’existence, un constant souci et une recherche permanente d’unité et de sens.





Nos services ont pu enquêter sur cet auteur aux multiples identités.


 

Nom : ALBISSER
Prénom(s) : RICHARD MARCEL
Pseudos utilisés : JOHN DY, RESSIBLA DRAHCIR
Âge : 49 ans

Né le 12 avril 1966 à Arques (Pas-de-Calais ou « dés à jouer » selon l’argot de François Villon) dans un milieu populaire, au sein d’une famille de six enfants.

Il est orphelin de père à l’âge de 11 ans et commence, adolescent, un projet d’écriture qu’il annonce en première ligne d’un carnet retrouvé et daté du 23 avril 1981 comme étant le début d’un ouvrage qui probablement n’aura jamais de fin.

Il rencontre en 1986 Isabelle avec qui il se marie le 12 septembre 1992. De cette union naît Pierre le 2 décembre 1995. Au cours de cette année qui est celle du décès de sa mère, il rassemble quelques textes de jeunesse et cherche à les publier à compte d’auteur sous le titre Jeux d’encre. La liquidation de l’éditeur ne fera jamais aboutir ce projet.

Diplômé du bac C et du DESCAF, il interrompt brutalement en 2003 une carrière de quinze ans et entame un long chemin de croix dans le monde du livre et de l’édition.

Il occupe ponctuellement une fonction de professeur d’économie.
 
 
 

BIBLIOGRAPHIE :

Publications par lettre alphabétique :

Aller-retour Paris-Mexique – Le Riffle – 2009 
 
Cycle Noir :
 
Sous les pavés, la mer 
 
Boulevard de la Haine – Riffle Noir – 2013 
C21H22 – Riffle noir – 2012 
Éclipse d’une nuit d’hiver – Riffle noir – 2010
Fou contre tour – Riffle noir – 2009 
 
 
HYSTER-Y – Riffle noir – 2015  
 
 
 
 
Collection Blanche :
  
Intrigues en Nord-et-Noir – en cours d’écriture 
Journal d’un voyageur en Patience – en cours d’écriture 
 
Le Mystère des deux sabliers – Le Riffle – 2006 
Mémoire d’un scolopendre – Le Riffle – 2007 
 
Nouvelles d’Edenville – Le Riffle – 2005 
        Le Joueur de dés 
        Le Vendeur de glaces 
        Le Château d’Hellinghem
 
Poèmes hantés – Le Riffle – en cours de réécriture 
Rimbaud-Mallarmé : 6 textes commentés – Le Riffle – 2006
 
 
Catégorie Nord : 
 
 
Douves éphémères – Riffle Nord – 2013 
Quatre à la Suite – Riffle Nord – 2011 
 
Une maison en enfer – Riffle Nord – 2014








Ouvrages et publications au fil de l’eau :

Travail d’écriture préparatoire :

Jeux d’encre – Textes de jeunesse écrits entre 1981 et 1984
 
Odes et autres circonstances – Vers anciens réécrits en 1996 
 
Rimbaud-Mallarmé : six textes commentés – Étude écrite en 2003
 
 
Mémoire d’un scolopendre – Recherche effectuée entre avril et août 2004

Nouvelles d’Edenville – Recueil composé entre sept. et décembre 2004
Comprenant : Le Joueur de dés, Le Vendeur de glaces, Le Château d’Hellinghem et Aller-retour Paris-Mexique





Transition :

Le Mystère des deux sabliers – Le Riffle – novembre 2006

Cycle romanesque Jasmina-Drassir :



Sous les pavés, la mer :

Fou contre tour – Riffle Noir – novembre 2009
Éclipse d’une nuit d’hiver – Riffle Noir – septembre 2010
C21H22 – Riffle Noir – avril 2012
Boulevard de la Haine – Riffle Noir – septembre 2013
HYSTER-Y – Riffle Noir – septembre 2015 

 
 
 
 
Incises :

Quatre à la suite – Riffle Nord – septembre 2011
Douves éphémères – Riffle Nord – septembre 2013
LesFantômes du Louvre-Lens en co-écriture avec Gilles Warembourg, – Riffle Nord – mars 2013
Une maison en enfer – Riffle Nord – septembre 2014







PASSÉ ET PRÉSENT :

Richard a fondé les éditions du Riffle en juillet 2005 après une carrière de quinze années dans la distribution et les télécoms. 


Homme de lettres, son souhait est de perpétuer la tradition du roman tout en explorant d’autres formes d’écriture. Noble souhait littéraire qui mènera à trois collections : Le Riffle, Riffle Noir et Riffle Nord.



LEITMOTIV : 

Ses différentes identités lui ont permis dans un premier temps de différencier l’éditeur de l’auteur, convaincu que l’humain est avant tout multiple et que la notion de « place » est trop relative pour en rendre compte selon le principe que Plusieurs vies sont dues

Du reste, ces deux fonctions ne sont pas toujours antinomiques au sein de la même structure puisqu’un comité de lecture indépendant apporte son objectivité et ne transige pas sur le niveau d’exigence de ses textes. Dès lors, la publication à son nom devenait possible…


AUTRES IDENTITÉS :

Nos services ont donc découvert à Richard Albisser deux identités :

John Dy alias « le joueur de dés », utilisée en 2005.


Deux autres textes existent sous ce pseudonyme: Le Vendeur de glaces et Le Château d'Hellinghem (tous deux publiés en décembre 2005).


D’après certaines rumeurs, John Dy aurait été assassiné lors d’une enquête conduite par le Capitaine Drassir

 
 

Toujours en 2005, il fut justement Drahcir Ressibla, auteur d’un album de vers anciens baptisé successivement : l’Alpha et l’Oméga, L’œil d’encre, Ressemblances fortuites. Et si cette identité est un palindrome, le « prénom » utilisé n’est pas sans rappeler le nom de son principal personnage.







Les thèmes abordés par l’auteur et son style :

Aux habits Riffle Noir, Richard explore des thèmes comme la xénophobie et l’exclusion, plus largement l’illusion d’appartenance à une classe sociale ou l’erreur de croire à l’existence de races humaines. On appelait autrefois cette position l’Humanisme mais l’exercice du Noir apprend à se dessaisir des « ismes » encombrants.

Reste que la quête d’identité, l’interrogation sur le langage, le processus de remémoration sont des constantes dans son écriture. La Littérature, la Poésie et la Peinture y sont très présentes.

Il se fait également fort d’inviter dans ses romans la poésie sous forme de citations : Mallarmé et Lautréamont dans Fou contre tour, à nouveau Mallarmé dans Eclipse…, Saint John Perse et Verlaine dans C21H22…, Baudelaire dans Boulevard de la Haine. Le chapitre 1 d’Eclipse… débute sur un pastiche du célèbre incipit de Salammbô de Flaubert… Il n’est qu’à deviner dans la rue de Guermantes devenue « en 2009 » la rue Verderin (sic) celle, réelle, de la Recherche….

Son style est nerveux. Il aime à jouer avec les mots.

Détail troublant : le jeu est très présent dans le parcours créatif
de l’auteur. Il y a d’abord ce plaisir à s’amuser avec les mots ou avec sa propre identité (et son propre nom). Il y aussi sa nouvelle, publiée sous le pseudonyme de John Dy : le Joueur de dés. On retrouve les échecs dans Fou contre tour (le personnage principal, Boutros Drassir, étant un adepte de ce jeu), le tarot a une place très étrange dans Éclipse d’une nuit d’hiver et très particulière dans Sous les pavés, la mer. Le bridge tient lieu de structure dans Quatre à la Suite. Et c’est une grille de mots croisés (carré blanc et cases noires…) qui s’invite dans C21H22


Information complémentaire :

Richard Albisser a été membre dirigeant de l'Association des éditeurs du Nord-Pas-de-Calais de 2007 à 2011. Il a démissionné de cette fonction en janvier 2012.
 







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