vendredi 22 juin 2012

En attendant les vers, chronique de Murielle Lucie Clément


 

Le webmag Aventure Littéraire s'est aussi intéressé à En attendant les vers.

La chronique est, de nouveau, signée Murielle Lucie Clément (www.muriellelucieclement.com )










En attendant les vers. Un titre prometteur de noirceur, de dépression et le lecteur n’est pas déçu. En effet, Michaël Moslonka, une fois de plus, sait tenir dans ses rets le malheureux qui ose s’aventurer en son livre. Cela, dès la première page où grilles à l’abandon se profilent sur un fond de terril sombre, symbole de la servitude prolétaire, passée, présente et à venir.

Blake a quitté les forces policières. Amélie Laribi est passée capitaine et un enfant du pays revient au bercail pour se faire assassiner avec femme et enfants. Quel est l’auteur de ce crime à faire frémir?

Amélie Laribi se dirige vers la porte quadrillée de petits carreaux opaques au fond du couloir, quand elle sent une présence derrière elle.
Bras tendus, pistolet automatique levé à hauteur d’homme, elle opère une virulente volte-face.
Un chat file entre ses jambes et disparaît dans la cuisine.
L’idiote, elle s’est laissée distraire par un truc éculé digne des films de série Z!
S’il y avait quelqu’un ici, réalise-t-telle, soudain, il n’y a plus personne.

Avec l’impatience et l’impétuosité qui lui est coutumière, la capitaine Laribi s’évertue à identifier le coupable. Pas facile avec ces histoires enchevêtrées remontant vingt-cinq années dans le temps où tous les acteurs ont bien quelque chose à se reprocher.

Ses grands yeux de biche s’intéressent, contrariés, à l’effervescence habituelle qui rythment le hall d’accueil, au bout du couloir.

Lorsqu’un beau parleur décide de faire carrière dans le handicap et la fille de la bande, Myrtille au joli nom dont tous sont plus ou moins amoureux, termine enfermée en psychiatrie, il y a derrière, c’est certain, des histoires crasseuses, polluées par les vices des protagonistes.

Meurtres, suicides, alcoolisme et corruption. Perversions, massacre et promiscuité forment la trame de ce drame dans Nord de la France.

Je suis l’unique responsable de son geste…, avoue-t-elle.
Cela suffit pour l’homme qui, un jour de leur adolescence commune, avait surnommé avec tendresse cette femme, alors juvénile. A l’encre de ses yeux, elle a signé leur arrêt de mort à tous. La bouche scellée sur une condamnation intérieure, cet homme tire.

Avec En attendant les vers, Michaël Moslonka nous entraîne avec bravoure et verve dans une intrigue conduite de main de maître.


Murielle Lucie Clément,
le 10 juin 2012

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