vendredi 28 octobre 2011

Aparté: Quatre à la suite... 3e extrait

 
Ce nouveau livre de Richard Albisser, dans la collection Riffle Nord, est né d'ateliers d'écriture réalisés dans le cadre d' "écrire à Béthune 2011". Sa thématique policière nous fait vous en révéler des extraits sur le blog Riffle Noir.


Jacques Marmotet est détective privé, Hélène Lagache, juge d'instruction, Emile Fouquereuil, commissaire de police et Pierre-Louis Sanylski, directeur de prison. Ces quatre-là se rencontrent le vendredi soir au Club du Beffroi, le cercle de bridge du centre-ville de Béthune.

 
Quatre joueurs, quatre points cardinaux pour quatre histoires  criminelles.





Extrait 3  : Deuxième affaire racontée en partie par Hélène

UN COEUR
MORT AU NORD
CARTE MAÎTRESSE : LA DAME DE COEUR

    Si Alexandre Dumas s’est d’aussi près intéressé à la place forte de Béthune pour situer la fin de ses Trois mousquetaires, c’est qu’il existe à proximité un village au doux nom de Richebourg qui ne pouvait qu’interpeller celui qui situait Richelieu et Rochefort en périphérie constante de son feuilleton. Une robe rouge d’un côté et une éminence grise de l’autre… Cela devait le conduire à quelques anachronismes s’agissant, de l’appartenance précise, à l’époque où se déroule le roman, de la cité de Buridan au royaume de France. Mais un jeu d’esprit reste souvent préférable à la vérité historique et une œuvre de fiction s’autorisera toujours des latitudes dont le lecteur n’est pas dupe mais qui produisent avec la réalité des accointances délicieuses.
    Richebourg se situe au nord-est de Béthune et a payé comme nombre de villages alentour un lourd tribut lors de la Première Guerre Mondiale. Tour à tour zone d’occupation et ligne de combats, les nombreux mémoriaux témoignent de la violence des affrontements et augmentent, depuis l’ombre sordide d’Abel Pollet, de plusieurs crans, le degré de barbarie atteint par la folie humaine.
    Le vendredi 19 juin 2009, Jacques venait de terminer le récit de l’affaire Benoni Duchemint quand Hélène relança la conversation.
    – J’aurais également une histoire extraordinaire à vous raconter, aguicha-t-elle. Les trois autres furent ferrés sur le coup. La bande n’avait pas vu jusqu’à présent les heures passer. Il était tard mais, contrairement au restaurant, l’agence pouvait les accueillir jusqu’au bout de la nuit. Emile avait de surcroît éteint son téléphone portable si bien que la tentative de Nicole pour le joindre s’était perdue dans les méandres de la boîte vocale, message qui ne donnerait lieu qu’à une manifestation de jalousie, au pire à une petite scène de ménage. Idem pour madame Zanylski, Anne-Lise, habituellement très discrète. Pierre-Louis n’ouvrait son cellulaire qu’à de rares occasions : bon, bien, d’accord !, quand il y pensait... Il ne s’était jamais fait à l’idée d’un tel fil à la patte. C’est une histoire que je tiens de ma mère, poursuivit Hélène, et qui après des recherches que j’ai pu effectuer corrobore une vieille légende. Celle-ci n’était plus connue à Richebourg que d’un seul homme, un vieux prêtre aujourd’hui décédé, le père Vivien. Un homme sage et à la fois guilleret, il avait toujours une bonne blague à raconter. Le nom de jeune fille de ma mère est Clark.
    – Oui, le nom apparaissait sur le faire-part du décès de ta maman l’année dernière. Tu m’as indiqué des origines anglaises, rappela Jacques.
    – Mon grand-père John Clark est effectivement arrivé en France avec les armées de la Libération. Il s’y est installé après qu’il a rencontré en 44 une jeune Béthunoise qui allait devenir ma grand-mère maternelle.
    – C’est donc cela.
    – Mais ça n’est pas tout. Mon arrière-grand-père Edward pendant la Première Guerre a combattu dans le Pas-de-Calais…et c’est à lui que je voulais en venir. Il a d’abord été affecté à Loos-en-Gohelle où il a d’ailleurs été l’un des témoins de la mort, en septembre 1915, du fils de Rudyard Kipling, tombé après avoir été gravement touché à la tête.
    – Ah oui ! Je connais cette histoire, dit Jacques. Le fils de Kipling a longtemps été porté disparu et ses parents ont gardé l’espoir de le retrouver vivant.
    – Comme beaucoup de familles, remarqua Emile.
    – Ce n’est qu’à l’issue de ces quelques témoignages qu’ils ont dû se résoudre à admettre le décès, reprit Jacques en passant outre la remarque du commissaire. Puis il enchaîna d’un ton solennel, l’index boultinant au rythme de la mesure :

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, 
Pourtant lutter et te défendre…
Si etc. Tu seras un homme mon fils.

    Si je ne m’abuse, ce fameux poème de Kipling date de 1910. Il ne pouvait pas prévoir…, conclut le détective en suscitant un silence soudain et profond. Celui sans doute de la méditation.
   – Bref, reprit Hélène après quelques secondes, cet arrière-grand-père Edward s’est également retrouvé à Richebourg. Je sais peu de lui hormis quelques anecdotes un peu marquantes et une lettre singulière qu’il a envoyée en 1918 à son épouse. Ils habitaient alors dans le Yorkshire. Son fils, donc mon grand-père, aimait à rappeler cet échange épistolaire en concluant qu’il y avait dans la vie souvent peu de hasard et que son installation à Béthune n’était à ce propos pas innocente bien que le seul déterminant soit la rencontre avec ma grand-mère et en aucun cas le contenu de cette lettre.
    – Que disait donc ce courrier ?, s’impatienta Emile.
   – Eh bien, il a été rédigé depuis l’hôpital de Saint-Omer qui était à une quarantaine de kilomètres de la ligne de front. Mon arrière-grand-père, le corporal Clark, y était à ce moment-là soigné d’une blessure infligée lors des assauts violents qui ont secoué toutes les positions alliées en mars 1918. Mon arrière-grand-père a vécu cet événement aux premières lignes. Des bombardements intensifs les terraient, lui et ses soldats, dans leur tranchée depuis plusieurs heures. Tous sentaient bien que les obus se rapprochaient dangereusement. Son bataillon devait être décimé sous les shrapnells ce jour-là, lui ayant la vie sauve grâce à une cavité qui s’est ouverte lors de l’éclatement d’une bombe tombée à un mètre à peine de sa position. On n’imaginera jamais l’enfer que cela aura été pour les hommes. Il faut relire à ce propos Orages d’acier d’Ernst Jünger.
    – C’est sans doute un des meilleurs ouvrages sur le sujet, confirma Jacques.
    – C’est en effet un témoignage édifiant, reprit Hélène.
    – Mais tu en étais à cette cavité qui s’est ouverte. Emile, captivé, voulait en revenir au récit d’Hélène.
    – Oui… Cette cavité aurait pu ressembler à quelque catacombe tant, en sortant d’un premier coma, il avait aussitôt remarqué sur une fortification des symboles étranges et anciens. Au pied du mur se trouvait un vieux coffre, selon lui d’époque médiévale, pour partie armaturé de fer rouillé et pour autre cerclé de cuir épais que le temps avait toutefois sérieusement corrompu. La serrure enclenchée à triple tour n’a pas résisté longtemps à ses tentatives d’ouverture. Des siècles avaient progressivement diminué les capacités de protection du verrou. Bref, en moins d’une heure, son poignard de tranchée en est venu à bout. Alors quand il a soulevé le couvercle, il a reçu comme un rayonnement puissant de lumière. Le contenu recelait un or si pur qu’il illuminait le renfoncement sombre dans lequel il se trouvait. De l’or sous forme de lingots, gros comme des pains de cinq cents, qu’il a eu le temps de compter : quarante exactement. Tu comprendras, Jacques, que tes soixante plombs, quand tu les as pour la première fois évoqués, m’avaient immédiatement rappelé cette histoire familiale.
    – Le plomb et l’or en effet… Saturne et Apollon…, répliqua Jacques emporté par une soudaine rêverie.
    – Le fer de Mars et le cuivre de Vénus, renchérit Pierre-Louis qui n’était pas un niais. À chaque grand dieu de l’Olympe son métal et à chaque planète sa matière.
    – Le dieu du Soleil veillait sur les Hommes malgré la colère de Mars, pérora Emile, lequel ne voulait pas être en reste dans cet enchaînement d’érudition et cet instant de poésie. Chacun des quatre joueurs avait fait ses humanités. Emile de son côté, sans le savoir, pratiquait parfois l’hyperbole ou l’adynaton .
    – Bref, te voilà donc à la tête d’un trésor que tu nous as toujours caché, rebondit Pierre-Louis qui revenait à des considérations plus prosaïques.
    – Pas vraiment, pour tout dire, car cette histoire se termine sur une autre forme de fortune. Les bombardements de l’ennemi se faisaient de plus en plus violents. La cavité qui l’avait quelque temps protégé menaçait maintenant de l’enterrer vivant tant les tirs s’intensifiaient.
    – Un abri transformé en cercueil, interrompit Emile.
    – Un fil étroit de démarcation entre la vie et la mort, précisa Jacques.
   – En tout cas, reprit Hélène, mon arrière-grand-père, seul rescapé de l’hécatombe, ne se voyait pas transporter une telle quantité d’or. Du reste, il était en proie à un dilemme que tout un chacun aurait tranché comme il l’a fait. Sauver cet or ou sauver sa vie. Il a cherché, un peu sonné, à s’extraire de son trou. Ça continuait de pétarader dans tous les coins. Sa seule issue consistait à se replier vers l’arrière. Ce qu’il s’emploierait à faire. La logique simple de la survie. Les obus labouraient un mélange de terre, de briques et de poutres qui constituaient les fondations de la tranchée. Enfin hissé hors de sa prison dorée, il n’eut que le temps de remercier Dieu : le canon touchait à l’aveugle l’endroit duquel il venait de péniblement s’extirper. La boue a enseveli totalement la cavité. Il est alors resté immobile un long moment. La pluie de shrapnells ralentissait. Il se doutait qu’il ne tarderait pas à percevoir de loin les coups de sifflet qui lanceraient l’assaut des fantassins allemands. Le lieu n’offrait plus aucune défense. Il a rampé comme il a pu. Un bruit strident a annoncé l’attaque des premières lignes ennemies. Quelques zébrures sporadiques de mitrailleuses prouvaient que toutes les positions anglaises n’avaient pas été laminées mais la faiblesse du feu lui a fait comprendre qu’elles ne résisteraient pas longtemps. La tranchée serait prise par les troupes du Kaiser. Nulle envie de se retrouver au mieux prisonnier ou en toute vraisemblance éventré par une baïonnette. Il lui fallait fuir vers la tranchée arrière et pour cela courir le plus vite possible. Il a très bien expliqué dans sa lettre ce qui peut à cet instant crucial passer par la tête. Bondir selon une intuition que c’est là le moment de le faire. Un ange-gardien lui avait dicté de quitter l’or qui en aliénait généralement plus d’un. Ce zeste de raison et de sagesse l’a convaincu de s’interroger au plus profond de lui-même pour sentir la seconde où il détalerait. Cette seconde précise où il ne serait pas pris sous le feu des armes automatiques que les Boches avaient rapprochées. Il a mis à exécution son plan et, au milieu des rafales d’acier, il s’est hâté éperdument en priant pour son salut. Cette course lui a paru durer une éternité. Avez-vous vu le film l’Armée des ombres de Melville ?
    – Oui, bien sûr, repartirent les trois en chœur.
    – Cette séquence où Ventura a à peine une minute pour filer dans un tunnel sans issue, une galerie d’égout, au départ duquel la Gestapo a flanqué une mitrailleuse, n’est-ce pas ?, précisa Jacques.
    – En effet, reprit Hélène, une séquence où le spectateur se dit qu’il ne sert plus à rien de courir. Un éclair illumine l’œil du héros. Il prend ses jambes à son cou, court à perdre haleine. On entend le cliquetis métallique de l’arme qui s’enclenche et le bruit strident de la première rafale. À ce moment précis, une bouche d’égout s’ouvre au-dessus de sa tête : ce sont ses camarades informés de ce procédé terrible d’exécution et ayant réussi à se procurer le plan des conduits. Ils le sauvent en l’extirpant par le haut puis filent à toute allure dans leur traction avant. Illustration parfaite de la formule ultime qui rappelle que le dernier résidu de vie constitue encore et toujours une parcelle d’espoir. Je crois bien que c’est ce carburant qui a sauvé ce jour-là le corporal Edward Clark. Néanmoins, au moment d’atteindre la tranchée arrière, une méchante balle lui casse l’épaule et le laisse évanoui. Il se réveillera à l’hôpital de Saint-Omer où il a été aussitôt amené et où il lui faudra deux bons mois pour s’en remettre. C’est de ce lieu donc qu’il écrira à mon arrière-grand-mère en lui narrant cette histoire. Cette lettre a longtemps été, je crois, une relique dans la famille avant à son tour de disparaître au fil des successions pour ne devenir qu’un récit oral à la façon de celui que je vous donne.
    – Qu’est donc devenu l’or ?, questionna Pierre-louis.

 Le premier extrait est à lire >>>> ICI

deuxième extrait >>>> ICI

mardi 25 octobre 2011

Quand Saint-Omer et Saulmères se rencontrent : article Voix du Nord

Dirck Degraeve et La Mort au détail

Article paru dans la Voix du Nord - édition de Saint-Omer le vendredi 12 octobre 2011








dimanche 23 octobre 2011

Dirck Degraeve en noir... et blanc!


Auteur de polars du côté noir du Riffle avec Passé mortel, Marais noir et La Mort au détail, Dirck  Degraeve a signé également des romans dans la collection blanche Le Riffle : Mots de passe (en 2006), Deux mois en été (en 2009) et La fileuse d'ombre en 2010.





Nous sommes heureux
de partager avec vous qu'hier Dirck a remporté 

Le Prix Littéraire 2011
de la ville de La Bassée

pour





Chronique
sur
le blog d'Alain Temple

« Un soir d’automne, Diane de Vries rend visite à Thomas Lavieuville, libraire à Saulmères. Après trente ans d’absence, pourquoi est-elle de retour ? Ces deux personnages sont confrontés à un passé commun, ainsi qu’à un chemin de vie pour le moins tourmenté. Ce roman ne peut se résumer en une saga familiale; un duel psychologique se noue au fil des pages, d’autant plus que Diane et Thomas mènent une quête… L’auteur entraîne lectrices et lecteurs dans les méandres de l’existence humaine, avec son lot d’excès et de compromissions. L’écriture et le style raffinés ajoutent une touche "mélodramatique" à l’intrigue; un livre à lire et apprécier. »

Alain Temple - mai 2011

mardi 18 octobre 2011

ce mardi, c'est Jimmy!



Ce mardi 18 octobre, Dirck Degraeve
sera 
aux Rencontres Polar de Jimmy 

en compagnie d'Eléna Piacentini, Gérard Demarcq et Maxime Gillio.




Dirck Degraeve est l'auteur de

Présentation >>>> ICI

Extraits >>>> ICI

et

>>>> ICI
 




Présentation >>>> ICI


Extraits >>> ICI et >>>> ICI








Extraits

>>>> ICI

et

>>>> ICI

mardi 11 octobre 2011

Trois beaux rendez-vous à la suite cette semaine!

ce Vendredi 14 octobre

Dirck Degraeve
et  



seront à l'honneur 

aux Vendredis du Polar de la FNAC de Lille

(dès 17h30 au rayon polar)



Samedi 15 octobre

rencontre littéraire à Saint-Amand-les-Eaux

avec 5 auteurs du Riffle



sans oublier

le 1er salon du livre de Wavrin 

dimanche 16 octobre



pour l'occasion
le blog Riffle Noir
et
vous proposent un bon de réduction 
sur l'ensemble des livres présents le jour du salon.
Le bon cadeau est présent en haut de notre page d'accueil: copiez-le, imprimez-le et présentez-le en caisse le jour du salon.

samedi 8 octobre 2011

Aparté: deuxième extrait à la suite...

Jacques Marmotet est détective privé, Hélène Lagache, juge d'instruction, Emile Fouquereuil, commissaire de police et Pierre-Louis Sanylski, directeur de prison. Ces quatre-là se rencontrent le vendredi soir au Club du Beffroi, le cercle de bridge du centre-ville de Béthune.


Quatre joueurs, quatre points cardinaux pour quatre histoires publiées dans la collection Riffle Nord et mises en avant sur notre blog par le thème qui plaira aux amateurs d'histoires criminelles: Les menaces d'une lettre anonyme mises à exécution quatorze ans plus tard, un coffre chargé d'or découvert pendant la Grande Guerre et aussitôt volatilisé, la profanation d'une tombe vieille de plusieurs siècles, six jeunes détectives mobilisés pour sortir un innocent de prison...

Ce nouveau livre de Richard Albisser est né d'ateliers d'écriture réalisés dans le cadre d' "écrire à Béthune 2011"
Ci-dessous un article présentant l'initiative suivi d'un second extrait de Quatre à la suite 









Extrait 2

affaire racontée par Jacques

MORT AU SUD
ENTAME : LE VALET DE CARREAU
    C’était au printemps 1980. Je débutais dans le métier et cela avec une clientèle pour tout dire clairsemée. Donc, je ne manquais pas de temps libre et j’aimais fureter à la salle des ventes près de la Gare d’eau. Mon père adorait ce lieu et m’y emmenait souvent quand j’étais enfant. On était peu argentés et on y faisait de bonnes affaires. J’avais souligné dans l’inventaire du jour un secrétaire avec une foison de petits tiroirs. Sa mise à prix laissait entendre qu’un demandeur, s’il existait, pourrait se le procurer à moindres frais, à dire vrai pour quelques francs. Pourquoi un tel meuble ? Je souhaitais ranger un certain nombre de documents personnels mais je n’en avais pas un besoin urgent. De fait, c’était loin d’être une pièce unique si bien que j’ai enlevé l’enchère aussi sûrement que le marteau du priseur frappait le pupitre avec « l’adjugé » de circonstance. Le jour même, j’emmenais mon trésor et je le remisais au sous-sol, déçu par ce caprice devenu encombrant quoiqu’il m’en coûtât peu. Les bras m’en étaient tombés ; la chose nécessitait une sérieuse rénovation. L’été 80 fut désastreux au point de vue de l’activité. Je n’avais eu en tout et pour tout qu’une seule affaire à me mettre sous la dent. Cette réminiscence le laissa quelques instants songeur. Un vague sourire trémulant frisa l’ourlet rose de ses lèvres. Sous la dent, répéta-t-il, et c’est peu dire car je dois vous avouer, puisqu’il n’est pas là, qu’elle concernait notre cher président. La déontologie m’interdit en principe d’en parler mais comme nous sommes entre nous... Je vais tout de même en toucher deux mots. Notre cher président, qui ne l’était pas à l’époque, avait prêté plus de 600 000 francs à son beau-fils afin qu’il s’installe comme radiesthésiste. Le gendre filait la gueuse, c’était de notoriété publique à Béthune et je n’aurais pas eu besoin de le pister bien loin pour cette mission-là. Il s’affichait avec ses conquêtes à toutes les terrasses de bistro. Je n’ai jamais compris pourquoi il lui avait avancé autant d’argent. Bref, ce qui devait arriver arriva. L’oiseau a disparu dans la nature et le capital également. C’est une affaire qui m’a conduit jusqu’au fin fond de la France. Le débiteur roucoulait le parfait amour avec une Italienne, en Ardèche, dans une fermette où ils élevaient des brebis. Cela pour l’anecdote…

    À part cette affaire, je me tournais donc un peu les pouces. Un matin, descendant au sous-sol, je tombe sur mon secrétaire vermoulu, je prends mon courage à deux mains et je décide de le restaurer. Je ponce, je gratte, je racle, je frotte, je décape, j’abrase puis je trouve le moyen de retourner le meuble en m’en saisissant par les pieds. Une manœuvre malhabile me fait mouvementer à l’intérieur d’un des tiroirs un loquet ingénieusement dissimulé. Une petite trappe s’ouvre, pas plus grande qu’un livre de poche, et il en tombe une enveloppe jaunie dont j’observe le timbre : un affranchissement à l’ancienne avec la date et le bureau de poste, le 13 mai 1966 à Verquin. Un rectangle au centre, comme un vieux cadre dont on a débarrassé le mur, incite à penser que s’y trouvait collée l’étiquette d’une adresse maintenant disparue. J’ouvre ensuite le contenu. D’une feuille de papier pliée en quatre, un peu moins jaune que l’enveloppe, se détache, par ses majuscules maladroitement découpées dans un journal, ce message dont je me souviendrai toujours :

JE TE FERAI PAYER TES SOIXANTE VICTIMES
MON SALAUD UN JOUR JAURAI TA PEAU

    – En voilà un bazar, grogna Emile. Mais après tout, ce n’était qu’une lettre de menaces et visiblement qui ne datait pas d’hier.
     – C’était suffisant pour me mettre la puce à l’oreille, chevrota Jacques. Je rappelle qu’à l’époque j’étais assez jeune et j’avais passé mon adolescence à lire Conan Doyle, Agatha Christie, Gaston Leroux et Maurice Leblanc. Ce n’était du reste pas sans incidence sur le choix de mon métier. Hélas, la réalité me rattraperait toujours avec son cortège de déceptions. Mais là, il me semblait que je tenais quelque chose sortant de l’ordinaire. Pourquoi d’abord cacher de la sorte la lettre d’un corbeau ? Ça me paraissait déjà surprenant. Je me disais également que l’adresse avait dû être tapée à la machine sur une vignette à part puis succinctement collée sur l’enveloppe. L’usure du temps avait fait le reste et détaché ce qui aurait pu m’indiquer le destinataire. J’ajoute que je voyais déjà mon nom écrit dans la presse et, bien que je sois insensible à ce genre de caresses, j’anticipais le moyen de me faire à bon compte un peu de publicité si je résolvais l’énigme suscitée par cette méchante lettre. J’ai donc appelé la salle des ventes pour connaître la provenance du secrétaire. Il m’a fallu bien sûr me rendre à nouveau sur place. Une dame fort courtoise, qui a quitté depuis notre belle ville, s’est montrée bien disposée vis-à-vis de ma requête. Dans ses registres, il était mentionné les établissements Bourretz. J’en connaissais la vitrine pour la lorgner régulièrement et il s’avérait que mon secrétaire n’avait aucune raison valable d’y figurer un jour. Je leur ai donc fait une petite visite On m’a expliqué qu’ils étaient très souvent sollicités pour débarrasser de vieux greniers dans des maisons appelées à être mises rapidement en vente. Ils y trouvaient parfois de vrais petits bijoux, le reste partait en tout-venant près de la Gare d’eau, ce qui avait été le cas de mon acquisition. La voix de Jacques parut s’érailler puis il reprit le cours de son histoire. Les comptables ont un mérite : c’est qu’ils imposent qu’on laisse de toute chose une trace dès lors qu’un premier centime se trouve à être déboursé ou encaissé. Mon secrétaire provenait d’une maison sise à Verquigneul, appartenant à la famille Duchemint. Duchemint, cela me fit songer à la venelle située à l’angle de la rue que j’habitais enfant à Essars. Allée Duchemint… Elle longeait le canal d’Aire et a été depuis rebaptisée. Bref, j’ai obtenu qu’on me donnât l’adresse en bafouillant une vague raison liée à des documents personnels que je voulais restituer. Les commerçants sont d’un naturel très méfiant. L’habitude de savoir leurs livres contrôlables à tout bout de champ. J’ai fini néanmoins en insistant par avoir un nom de rue et un numéro. Je me déplaçais à l’époque exclusivement avec une vieille Honda 175 cm3 de couleur rouge, assez bruyante pour m’entendre venir de loin. Quand j’ai enlevé mon casque, un couple déjà sur son pas de porte m’épiait d’un œil mauvais. M. et Mme Fourtain, si je me souviens bien. Enfin, je vérifierai sur mon rapport si Sidonie daigne me l’apporter…

 Le premier extrait est à lire >>>> ICI

mercredi 5 octobre 2011

Aparté: Quatre extraits à la suite...

Richard Albisser est l'auteur 
de Fou contre tour 
et 
d'Eclipse d'une nuit d'hiver.

Dans le cadre de l'opération Écrire-Béthune 2011, suite à des ateliers d'écriture avec des jeunes et des seniors, il a publié en septembre dernier dans la collection Riffle Nord:


Le blog Riffle Noir met un coup de projecteur sur Quatre à la suite, car sous le chiffre 4 s'y raconte des enquêtes criminelles. Quatre joueurs de carte, quatre points cardinaux pour quatre histoires:

Les menaces d'une lettre anonyme mises à exécution quatorze ans plus tard, un coffre chargé d'or découvert pendant la Grande Guerre et aussitôt volatilisé, la profanation d'une tombe vieille de plusieurs siècles, six jeunes détectives mobilisés pour sortir un innocent de prison...




Extrait 1

Contexte


    Au sud de Béthune file, comme un ruban, l’autoroute A26 qui, depuis Calais, passemente la France d’accents british et dont le tracé rectiligne passe à un jet de mottes du lieu-dit du moulin de Gosnay où la Lawe , à l’ouest, se sépare en deux branches : la Brette et la Blanche. Ce n’est ensuite qu’à la hauteur du moulin d’Annezin qu’elle trouve à réunir ses deux bras ; à partir de quoi, elle prend un cours oblique qui finit par couper au nord, précisément à Essars, le train tranquille du Canal d’Aire. Au centre-ville, s’érige, symbole des libertés communales, le beffroi qui a servi de modèle à l’emblème qu’on retrouve sur les armes de la région et donné son nom à un cercle de bridge installé à une centaine de mètres de là.

[…]

Présentation des Quatre


    Un quatuor d’habitués se donnaient rendez-vous chaque vendredi au club du Beffroi et leur ordre de présence relevait d’un rituel qui répondait aux contraintes de leur charge. Tout d’abord, à 19 heures pétantes, le réceptionniste apercevait le nez de Jacques Marmotet, plus précisément Jacques Hector Marmotet au regard de l’état-civil, détective privé ou agent de recherche comme il le disait quand il ne manquait pas de remettre à un possible client une carte de visite. Sa personne était plutôt bien faite : le cheveu roussâtre et souple, le retroussis des lèvres d’un rose pâle, la silhouette élancée, malgré la disgrâce d’un appendice nasal disproportionné dont enfant il avait beaucoup souffert et qui surmontait une longue et fine moustache dorée qu’il effilait en volutes d’un geste de dandy. D’un esprit naturellement tempéré, il piquait cependant des colères noires quand il perdait au jeu. Aussi l’avait-on au Beffroi un jour surnommé Lahire. Son agence se situait à Béthune, impasse Paul PAUL, quasi à l’angle du boulevard Poincaré. Les affaires de fraudes, en presque trente ans de métier, avaient nourri un quotidien au fond très ordinaire. Il comptait auprès d’une compagnie d’assurances sa principale clientèle et regrettait parfois le temps où l’adultère était reconnu auprès des tribunaux pour faire pencher la faveur d’une des parties en divorce, ce qui également pimentait quelque peu son train-train journalier. Appareils photographiques, moto légère adaptée aux filatures discrètes et voiture à vitres fortement teintées pour les planques constituaient son outil de travail. Sans oublier le dictaphone qu’il remettait ensuite au soin de Sidonie Marquant, son assistante, une vieille fille revêche assez hermétique aux nouvelles technologies puisqu’elle utilisait exclusivement son antique Adler pour taper les rapports de son patron. Issu d’un papier carbone qu’elle dégradait par souci d’économie pour ainsi dire jusqu’à la corde, chaque double était scrupuleusement stocké dans les archives de l’agence. En été, Jacques jetait, en pénétrant dans la salle du club, avec désinvolture, sur la première chaise venue, sa veste de vieux lin et en hiver, il déposait délicatement sur le porte-manteaux du vestibule, qui venait de recevoir son cache-nez noué, une étrange redingote. Des langues perfides susurraient qu’il se donnait des airs à la Vidocq.

    Environ un quart d’heure plus tard, c’était le tour d’Hélène Judith Lagache, quarante-deux ans, juge d’instruction au tribunal de Douai et habitant rue du Parc à Barlin. De fines lunettes à verres miroir grossissaient légèrement ses yeux en amande d’un bleu profond. Blonde et très blanche de peau, elle contrastait sa nature pâle par le port de vêtements majoritairement sombres, pantalon de cuir, gilet de satin anthracite, mante de zibeline. Elle compensait sa petite taille par la chausse de talons dont elle cassait couramment l’aiguille en se tordant la cheville. Indulgente, téméraire, lumineuse aussi bien dans l’exercice de sa fonction que dans l’analyse de ses dossiers, elle était une râleuse impénitente si bien que seul le tirage au sort avait permis dans les premiers temps de lui trouver au club un coéquipier. Une main invisible assignait alors ce rôle à Jacques si bien qu’au Beffroi, on avait fini par ne plus croire au hasard. Puis la force de l’habitude avait supprimé l’usage de la courte paille. Hélène et Jacques, l’une râleuse et l’autre colérique, formaient donc la première paire Nord-Sud de ce quatuor de bridge.

    Dans la foulée d’Hélène arrivait au pas de charge le commissaire Emile Alexandre Fouquereuil, dont on ne distinguait que les cernes sous les yeux quand il ne fulminait pas sa mauvaise humeur. Un coup de fil de dernière minute, au bureau, qui lui pourrissait son vendredi soir, un rapport farfelu de la patrouille Locon et Vendin qui n’en ratait jamais une, une incartade de madame Fouquereuil, assez dépensière, et qui le contrariait beaucoup, un SMS de son fils ou de sa fille qui, à trente ans et des, le sollicitaient encore au-delà du raisonnable, ou un ennui de voiture, tout était déclencheur chez lui de dérangements qui le rendaient bout à bout insomniaque et bougon. En toute saison, il accrochait sa sempiternelle casquette écossaise à la patère et confiait au cintre son pardessus d’un beige douteux mais dont la toile était impeccablement repassée. À cinquante-cinq ans, Emile aspirait à une retraite paisible dont il causait énormément avec des idées de pêche à la mouche, loin des tracas de la ville.

    Beaucoup plus tard, pour des raisons de transport, puisqu’il venait de Loos, après avoir salué d’un geste cérémonieux les autres tables, s’excusait avec une même formule chaque semaine ressassée, bon, bien, d’accord, Pierre-Louis Sanylski, jeune directeur d’un établissement pénitentiaire au sud de Lille. Désolé, la route, vous comprenez… L’heure de rendez-vous était en effet convenue à 19h30. Pierre-Louis empiétait systématiquement de vingt-cinq bonnes minutes en expliquant avoir été bloqué sur la N41. Oui, nous savons, tu as été bloqué au départ de Lille, répliquait en chœur le trio qui avait de ce fait instauré la pratique de rejouer pour l’esprit quelques parties de la semaine précédente dont Pierre-Louis était le mort. 

[…]
 

Affaire racontée par Pierre-Louis

MORT À L'OUEST
 CARTE DE DER : L'AS DE PIQUE
    Le vendredi 15 avril 2011, Pierre-Louis Sanylski arriva au club plus tôt qu’à son habitude et au grand étonnement des trois autres. Lorsque les quatre joueurs furent réunis, il suggéra de se mettre à l’écart dans le boudoir.
    – Bon, bien, d’accord ! Ce n’est peut-être pas utile de se mettre en quarantaine mais voilà, j’ai des choses à vous raconter.
    Il expliqua que mercredi vers 10h du matin, un gardien l’avait averti d’une tentative de suicide d’un de ses prisonniers comme cela arrive, hélas !, trop souvent dans les établissements pénitentiaires. Il s’agissait de Gustave Picard, le braconnier récemment inculpé du meurtre d’Annezin.
    – Le pauvre type, quasi SDF, qui vivait dans un abri de fortune, c’est cela ?, tenta de préciser Jacques.
    – C’est la Gendarmerie qui a rondement mené cette enquête. Emile, à quatre ans de la retraite, n’avait pas franchement remué ciel et terre pour voir ses services s’occuper de ce dossier.
   – Peut-être un peu vite, lâcha Pierre-Louis avec un souffle de dépit. Heureusement que le pauvre s’en est sorti aujourd’hui. Je crains que sa tentative ne soit un appel au secours.
    – Ou un aveu de culpabilité ! Hélène pointait une autre interprétation possible. Je crois savoir que les preuves sont accablantes. Son crime sera reconnu aux Assises de Saint-Omer et il aura peu de chances du côté du pourvoi en appel. Il lui restera peut-être l’espoir de la Cassation. Malheureusement, son avocat est un commis d’office qui ne mouillera pas la chemise pour le sortir de là.
    La remarque d’Hélène jeta un froid. La Justice restait peut-être à la marge une affaire d’argent.
    – Bref, je me suis rendu ce matin à son chevet…
    – Et alors, qu’est-ce qu’il raconte ?, demanda Jacques intrigué par les propos de Pierre-Louis.
    – Eh bien… Comme il a l’habitude de braconner du côté d’Annezin et comme il est un des derniers à poser des collets de seigle, très reconnaissables, la malchance a voulu qu’on retrouve, à proximité du cadavre du malheureux marinier, plusieurs de ses pièges.
    – Ah oui ! Ce marinier qui faisait la navette entre les carrières de Hollande et la Cristallerie d’Arques.  Jacques avait suivi de loin cette affaire à travers les articles de journaux. Il transportait, je crois, principalement du sable et stationnait de temps en temps au port de Béthune.
    – Oui, et on l’a retrouvé poignardé, le corps flottant dans un marais, ajouta Hélène.
    – Seulement, le capitaine Labourse a retrouvé chez Gustave Picard l’arme du crime, scanda Emile.
    – Oui, on a retrouvé un Opinel et les experts ont simplement reconnu que la lame était compatible avec l’arme du crime.
    – Sans compter que des effets personnels du marinier, notamment sa montre et son portefeuille, ont été également découverts dans le taudis dudit Gustave, enfonça le commissaire. Cela fait beaucoup pour un innocent…
    – Fatalitas ! comme disait Chéri-Bibi, insinua Jacques que le souvenir de cette lecture de Gaston Leroux associée à une célèbre série télé des années 70 plongea dans une douce nostalgie.
    – On ne peut rien pour ce pauvre bougre, ronchonna Emile, si ce n’est faire confiance à la Justice populaire.
    – Comme Seznec ou Ranucci, claqua Pierre-Louis dont le ton de la voix montait d’un cran.
    – On ne va pas se disputer… Faisons plutôt une première partie pour nous échauffer ! Jacques sentait le moment venu de calmer les esprits. Il ne pouvait toutefois pas résister à un méchant calembour. Il s’empara des cartes, les battit avec vigueur et sollicita Emile pour la coupe. Il les distribua une à une et chacun les rangea selon la convention du bridge. Le directeur de Loos, l’as pique en main, remonta les manches de sa chemise de basin puis annonça avec dépit :
    – Passe.
    – Passe, dit à son tour penaudement Hélène.
    – Un pique !, tonitrua le commissaire.
    – Passe, conclut Jacques en soupirant sur la pauvreté de son jeu.
    Les annonces en restèrent là. Hélène entamait avec la dame de carreau tandis que Pierre-Louis étalait en quatre colonnes ses cartes face sur le feutre…

bientôt, un deuxième extrait à la suite!


Qui est Richard Albisser? La réponse >>>> ICI

samedi 1 octobre 2011

Signatures d'octobre: en nouveautés!

Les rencontres d'octobre sont placées sous le signe des
nouveautés de deux auteurs de Riffle Noir


Dirck Degraeve avec son 3e Jacobsen



Richard Albisser 
avec 4 enquêtes criminelles 
publiées dans la collection Riffle Nord







 le samedi 1er Octobre

journée La Mort au détail 
à
Auchan - Longuenesse (Saint-Omer)
avec Dirck Degraeve

pendant ce temps...



Après-midi Furet du Nord de Béthune

pour Richard Alisser et Quatre à la suite !

(accompagné de Gilles Warembourg pour Chroniques Posthumes 2)

le dimanche 2 octobre

Salon du livre de Nieppe

avec
Dirck Degreave

 Passé mortel, Marais noir
et... La Mort au détail (nouveauté Riffle Noir)

avec Richard Albisser

Fou contre tour, Éclipse d'une nuit d'hiver

et... Quatre à la suite (nouveauté de la collection Riffle Nord)


 le samedi 8 octobre

après-midi Quatre à la suite
à
Auchan Béthune
avec Richard Albisser

(accompagné de Gilles Warembourg pour Chroniques Posthumes 2)




 le vendredi 14 Octobre

soirée La Mort au détail (dès 17h30)

aux rdv du polar

de la FNAC de Lille

avec Dirck Degraeve



le samedi 15 octobre

rencontres Paroles de Huchald
à Saint-Amand-les-eaux 
avec
Dirck Degreave
Richard Albisser
Olivier Hennion
Michaël Moslonka

et Gilles Warembourg







 le dimanche 16 Octobre

Salon du Livre de Wavrin 

avec
Richard Alisser et Quatre à la suite !

et Michaël Moslonka
(À minuit, les chiens cessent d'aboyer)
qui signera également deux nouvelles parues dans les anthologies:
 Malpertuis II (édition Malpertuis)
Mystères et Mauvais genres (édition Sombres Rets)


 le mardi 18 Octobre

soirée Les rencontres Polar de Jimmy
(dès 20h)

au café Restaurant Le Vinci (Lille)

avec Dirck Degraeve



le samedi 22 octobre

Salon du livre de La Bassée

avec
Dirck Degreave

 Passé mortel, Marais noir
et... La Mort au détail (nouveauté Riffle Noir)

et Michaël Moslonka
  (À minuit, les chiens cessent d'aboyer)


ainsi que Éclipse d'une nuit d'hiver de Richard Albisser qui concourt au prix du Lions Club



 le samedi 29 octobre

Journée Quatre à la suite
à
Cora Bruay La Buissière
pour Richard Albisser

(accompagné de Gilles Warembourg pour Chroniques Posthumes 2)