mercredi 22 décembre 2010

de notre hibernation sortira du neuf...

Chères lectrices, chers lecteurs

Le marais noir de nos existences est devenu blanc. Oui, l'hiver s'est bel et bien installé avec son froid et sa neige, les fêtes approchent également à grands pas. L'occasion pour nous de prendre la sortie Lens-Est et d'aller hiberner durant quelques semaines.

En 2011, nous laisserons notre mortel passé dans le dos, pour voir arriver... du 9 !

Non, rassurez-vous, inutile de faire part de ce requiem à votre toubib. Notre santé mentale ne perd pas le Nord: nous vous annonçons la parution d'un prochain polar Riffle noir. Un roman signé Olivier Hennion. Le neuvième de la collection à paraître en février 2011.

Profitons-en pour aller voir du côté de Riffle blanc. Oui, regardons voir, ensemble, ce qui s'annonce. Un prochain titre: Le Monde comme il va d'André Soleau. Les éditions du Riffle se battent comme un fou dans sa tour pour que ce nouveau titre vienne à vous dès le début janvier.

En attendant la fin léthargique de cette éclipse d'un mois d'hiver, toute l'équipe de Riffle noir et des éditions du Riffle vous souhaitent de passer de belles fêtes de fin d'année ainsi qu'un agréable passage en 2011, le 31 décembre, à minuit...

à très vite!

Riffle noir.

lundi 20 décembre 2010

À minuit, les chiens cessent d'aboyer - l'avis de Dup.

Bonjour,

Dup a déjà chroniqué un polar Riffle noir (Eclipse d'une nuit d'hiver : ICI). Sur son blog Book en Stock, elle récidive avec le premier polar de Michaël Moslonka.

Bonne lecture,
Riffle noir.




À minuit, les chiens cessent d'aboyer
Critique sur





Voilà un polar efficace, comme je les aime. Des phrases courtes, percutantes, rendent la lecture plus qu'agréable. Au travers du cynisme du Capitaine Blacke, l'auteur laisse transparaître sa vision de la société dans le pays des chtis. Le chômage, le racisme, la xénophobie, l'homophobie, bref les dérives de la société, tout est passé au crible avec un humour extra, souvent sarcastique.

Exemple, au sujet du choix des prénoms pour deux gamins dans une famille, Johnny et France: "Les politiciens de droite nous mentent: la chanson française fait plus de dégâts que l'immigration." page 60
J'adore ! Et des réflexions comme ça, il y en a à la pelle, c'est délicieux.

Des images aussi qui viennent de l'imagination fertile de Michaël Moslonka: "Il s'arrête et s'appuie contre un pylône (...) avant de se plonger dans la contemplation de ses chaussures qui stagnent au milieu d'une flaque d'eau. Elles ressemblent à deux îles de cuir." page 170

(...) arrive le premier meurtre: un cadavre poignardé, langue tranchée, mais avec une croix gammée tatouée sur le torse. Réflexion de Blacke: "Le meurtrier de ce nazillon des bacs à sable devrait avoir une médaille..."

(...) Ce qui m'a plu également chez ce capitaine, c'est sa façon de surnommer tous les personnages qu'il rencontre, avec un humour caustique. C'est également sa façon de parier à tout bout de champs avec lui-même. Il a toujours un petit carnet sur lui, et contrairement à ses confrères, ce n'est pas pour noter les éléments de l'enquête mais ses paris ! Et il parie tout et n'importe quoi. Parfois il reconnaît dans sa tête qu'il va finir à poil... :))

L'enquête se termine, le méchant est appréhendé après avoir pu faire beaucoup de dégâts, sa motivation décortiquée... fin de l'histoire. Non, il reste un chapitre... les chiens ! On a enfin l'explication et on se marre !

C'est une lecture que je recommande à tous les amateurs de polar, à tous les amateurs d'humour noir, caustique et décapant. Personnellement j'ai adoré. (...)
Dup, le 16 décembre 2010


Pour lire la chronique en totalité, cliquez ICI

dimanche 19 décembre 2010

Éclipse d'une nuit d'hiver: un dernier extrait!

Chères lectrices, chers lecteurs,

L'éclipse d'une nuit d'hiver de Richard Albisser se termine... sur un dernier extrait.

Bonne lecture,
Riffle noir.


éclipse d'une nuit d'hiver
extrait

   
Sa situation n’autorisait pas loin s’en fallait une quelconque déposition. Comment faire savoir qu’elle avait été agressée et que c’était suite à cette émotion qu’elle avait eu ce fichu accident ? Comment raconter son état après la lecture du décès de Bruno Valet ? La visite d’André Mendus d’il y a dix jours l’avait déjà un peu troublée, maintenant qu’elle essayait de recomposer une succession antérieure d’événements. Sa langue gonflée et tout endormie ne lui permettait que quelques onomatopées un peu sourdes. Demain peut-être pourrait-elle articuler quelques mots. En attendant, on lui avait mis dans le tiroir un bloc-notes et un stylo, ceux-là mêmes qui se trouvaient dans son sac à main. On s’était permis de fouiller pour l’identité, la carte verte, la mutuelle… Elle se retourna légèrement en gémissant et tenta d’ouvrir le tiroir en question. Ses forces lui manquaient…
   – Attends, bouge-pas, je vais t’aider, voyons ! Drassir comprit à la vue du contenu l’objet de la requête. L’inconfort de la position supposait une écriture à peine lisible. Le contrecoup du choc également. L’anesthésie aussi bien sûr. Jasmina n’avait sûrement pas une idée lumineuse pour son travail qu’il lui fallait graver sur-le-champ. Il déchiffra péniblement depuis cette graphie hasardeuse : « ai été agressée ». Dans la hiérarchie des faits, elle avait occulté l’article de presse sommairement plié dans son porte-monnaie.
   – Comment ça ? Quelqu’un qui cherchait à voler ta voiture a surgi à ta portière et pour t’échapper, tu as brutalement accéléré et brûlé le feu ? Elle fit un non qui ressembla à une moue, c’était plutôt les 4x4 qui étaient en général visés par le car-jacking. On te poursuivait ?, continua son mari en haletant. Le hochement de tête valida son hypothèse. Il fronça les sourcils avec une inquiétude visible. Des fachos ?, ajouta-t-il influencé par la mésaventure du bistrot qu’il s’était promis de taire. À nouveau un non peu appuyé qui signifiait plutôt je ne crois pas. Le mode de communication sommaire demandait du temps et suscitait beaucoup d’imprécision. Il était préférable de se reposer et d’attendre que les esprits retrouvent du calme et du sang-froid.
   – Votre femme a besoin de dormir. L’infirmière était entrée en poussant une petite table à roulettes semée des prescriptions d’une partie des chambres de l’étage. Fallait pas se tromper de numéro. On va lui administrer un somnifère. Monsieur, c’est mieux de revenir demain. Le ton était un tantinet militaire. Reste plus qu’à rattacher la Santé à la Défense, songea le flic qui en soupait tous les jours du ministère avec ses circulaires bidule et ses instructions machin pro Patria vigilant. Il embrassa Jasmina avec une tendresse qui signifiait que le coup dur était derrière elle avant de la quitter en lui souhaitant bonne nuit.

samedi 18 décembre 2010

K-libre: chronique d'une nuit d'hiver!

Chers lectrices et lecteurs,

K-libre.fr, site culturel électronique dédié à la littérature noire et policière, s'est aventuré dans les brumes nordistes d'Éclipse d'une nuit d'hiver. La chronique est signée Laurent Greusard. Elle est à découvrir dans son intégralité en cliquant ICI 


Riffle noir.

Éclipse d'une nuit d'hiver


chronique de Laurent Greusard - vendredi 10 décembre 2010

Drassir, inspecteur de police à Roubaix, a bataillé ferme pour être accepté. Il s'est même inscrit dans le club de jeu d'échecs local où il joue contre les industriels nordistes. Il vit une belle histoire d'amour avec Jasmina, même s'ils ne peuvent avoir d'enfants. Tout va basculer rapidement. Jasmina écrit des romans et met en scène une nouvelle histoire s'inspirant d'un faits divers local : la mort d'un gérant de rayon de supermarché écrasé par des étagères. (...)


L'intrigue est d'un curieux mélange : d'un côté, l'auteur emprunte aux éléments les plus balisés du roman noir de ces dernières années - des industriels véreux, payant en sous-main des hommes de main liés à un parti d'extrême droite, des hommes qui lorsqu'ils s'ennuient vont taper du pédé, la routine d'une région en reconversion industrielle ; et de l'autre, une histoire qui joue sur des coïncidences, des faux-semblants, (...).

L'arrière-plan de l'histoire restitue avec soin un décor nordiste criant de vérité, entre misérabilisme de certains, angoisse urbaine symbolisée par une bagarre dans une friche industrielle et un rendez-vous crapoteux entre un banquier et un passeur d'argent à blanchir, et raisons d'espérer. (...) C'est dans cette suite de mais que le roman révèle son titre : entre le froid annoncé et son éclipse, c 'est à dire son départ-retour.

Richard Albisser, en jouant constamment sur ce registre qui transforme le texte en une longue valse hésitation qui fait perdre ses repères aux lecteurs (...) et leur donne une atmosphère enfumée, perdus dans les brumes du Nord et les vapeurs de bière, réussit à trouver une tonalité qui le distancie de ses confrères en polar régional (ou en région).

jeudi 16 décembre 2010

L'Éclipse d’une nuit d’hiver se poursuit - troisième extrait

Chers lectrices et lecteurs,

Notre coup de projecteur sur Eclipse d'une nuit d'hiver se poursuit avec un troisième extrait.

Bonne lecture,
Riffle noir.


Eclipse d'une nuit d'hiver
Extrait


Quand Jasmina s’éveilla, elle devina assez vite que le skaï du siège avait été troqué contre le coton d’un lit et le velours gris du plafonnier contre les murs blancs d’une chambre. Il lui semblait que sa conscience venait à l’instant de quitter sa main en appui sur le levier de vitesses. En considérant son bras piqué d’une perfusion, elle conclut que le laps de temps écoulé relevait d’une quantité de quarts d’heures et non d’une poignée de secondes. L’image agressive de la scène que reproduisait maintenant en vrac son cerveau ouaté contrasta nettement avec le calme apparent de ses artères. Dans de telles circonstances, un premier réflexe consiste d’abord à procéder à l’inventaire de son propre corps. Sa main restée libre caressa ses deux seins, glissa du ventre jusqu’au pubis, certifia la présence des deux jambes, puis échappant de l’emprisonnement du drap tâta les différentes parties de son visage qu’elle devina aussitôt bandé à la façon d’une momie. La pression lui donna la conviction que le menton, la bouche, les joues se trouvaient comme sous une anesthésie locale. Une frayeur soudaine  modifia le rythme de son pouls. Elle se revit projetée vers l’avant. Merde ! elle avait complètement zappé après l’épisode de la Piscine la ceinture de sécurité. Elle réentendit au même moment les paroles sages de Boutros qui l’invitait depuis quelques mois à changer de voiture. Sa vieille carriole fétiche qu’elle affectionnait par sentimentalisme désuet n’était bien sûr pas équipée d’airbag. Tout en elle s’agitait. À coup sûr elle était maintenant défigurée, sa vie fichue. Quelques éclairs et tout bascule. Une angoisse douloureuse lui donna la sensation de se faire passer la gorge dans un étau. Elle revit quelques bribes de scènes entre la foule, les pompiers, l’ambulance, le goût de sang dans la bouche, ses murmures presque muets j’ai mal puis la voix rassurante d’un infirmier qui lui administrait de la morphine, l’endormissement sans doute sous l’effet de la substance. Tout était allé si vite. Elle chercha de façon hasardeuse de quoi appeler, de quoi sonner, de quoi être fixée sur-le-champ. À cet instant précis, la porte s’ouvrait laissant filtrer l’ombre protectrice d’une blouse blanche.


à suivre, ces jours-ci, un 4e et dernier extrait...




mercredi 15 décembre 2010

Richard Albisser sur les ondes FM

Chères lectrices, chers lecteurs,

Entre les extraits d'Éclipse d'une nuit d'hiver, Riffle Noir vous propose de faire connaissance avec son auteur. Cela grâce à l'émission Litterat'uur consacrée à la culture sur Radio Uylenspiegel 91.8 FM (ou sur le net: http://uylenspiegel.free.fr )

1 heure 30 d'entrevue, l'occasion d'en savoir beaucoup sur Richard Albisser et sur son univers littéraire.

Pour l'écouter,
cliquez
(le téléchargement peut prendre plusieurs minutes


Éclipse d'une nuit d'hiver, c'est aussi un personnage: Boutros Drassir. Son portait vient de faire son entrée dans la galerie des grands détectives de Pascal Grosjean.



Retrouvez le policier hémois ICI


Bonne émission,
Riffle noir.



lundi 13 décembre 2010

L'Éclipse d’une nuit d’hiver continue - extrait n°2

Chères Lectrices, chers lecteurs

Riffle noir continue sa plongée au cœur d’Éclipse d’une nuit d’hiver. Sans autre transition, nous vous laissons en compagnie d’un deuxième extrait.

Bonne lecture !
Riffle noir



Éclipse d’une nuit d’hiver
Extrait 2
  
– Valérie Valet à l’appareil, je voudrais porter plainte pour assassinat sur la personne de mon mari. La voix recelait une froideur glaciale qui pétrifia son interlocutrice. Ce sentiment intérieur d’une chute de mercure qui perce les viscères. Passez-moi, s’il vous plaît, M. Steenmann.   L’agent Doutriaux sortait de l’École de Police et avait été recrutée à Roubaix pour rééquilibrer les effectifs dans le sens d’une parité hommes-femmes longtemps mise à mal par les préjugés. Elle ne s’attendait pas pour le moins à une telle entrée en matière. Le manuel n’avait pas prévu ce cas de figure. Elle bafouilla une vague excuse, le temps de placer la communication en attente. Valérie Valet fut priée de rester en ligne, une espèce d’inanité sonore remplie peu à peu par un mouvement de violon où elle reconnut Vivaldi sans qu’elle eût pu jurer pour autant de la saison qui s’y jouait. Une pluie drue cogna incongrument la vitre des fenêtres avec un bruit de cordes. 
– C’est une dame pour vous, commandant. Elle prétend qu’on a assassiné son mari. Caroline eut le sentiment étrange de se retrouver propulsée par un Simenon invisible dans le bureau de Maigret. Elle vous demande personnellement, ajouta-t-elle ensuite.  
Gilbert Steenmann devenu le bras droit de Steg, le divisionnaire, venait de commander auprès du brigadier Saniette un énième café quand le téléphone sonna. Il fit signe à Doutriaux de décrocher. Une nouvelle recrue qui avait avantageusement remplacé Ramos muté sur la côte. Elle portait l’uniforme féminin, chemisier blanc, cravate et pantalon bleu noir. Elle s’empara du combiné en libérant une mèche épaisse de cheveux qui lui masquait l’oreille. La nuque légèrement inclinée, prévenue par une diode verte qu’elle prenait une ligne extérieure, elle annonça un Commissariat de Roubaix, j’écoute suffisamment appuyé pour botter en touche s’il s’avérait qu’elle avait affaire à une jérémiade anodine ou bien à un tuyau percé.
  – Tiens donc ! répliqua le commandant en se redressant depuis son siège de moleskine.
   En voilà une affaire ! Il s’empara du sans-fil que la jeune femme lui tendait et s’annonça à l’emporte-pièce : Steenmann, j’écoute.
   Valérie Valet répéta mot pour mot, si ce n’est à la lettre, ce qu’elle venait de dire à l’instant et demanda si elle pouvait le voir dans une heure au commissariat. Il était difficile voire impossible dans ces conditions de refuser. L’agenda de Gilbert pour cette Saint Valentin indiquait une présence avec une mention générique traitement des dossiers en cours. En cours, ça donnait un ton professoral même s’il ne s’agissait pas d’enseigner l’algèbre ni de transmettre un savoir déterminé par une matière. Dossiers en cours, ça égrenait le temps qui passe en accordant à la conscience un champ suffisamment restreint, en tout cas assez délimité pour ne pas échapper aux chemises officielles dûment numérotées. Chacun sait que l’ère postindustrielle se caractérise en ce qu’on achète désormais des hommes non leurs bras mais leur veille comme si en face d’une liberté vertigineuse dont ils ne capteraient que la brume ou la vanité ils n’avaient qu’une hâte, celle d’aliéner la course naturelle de leurs rêves et de leurs désirs.
   Gilbert n’avait pas vu l’heure passer quand le planton vint le prévenir que madame Valet l’attendait. Il vit surgir dans son bureau une femme brune de taille moyenne avec une coupe de cheveux à la garçonne, vêtue d’un jean et d’un pull noir à large maille. Le visage comportait quelques taches de rousseur et un regard noisette reflétait une brillance de l’iris peu commune. La pupille semblait vous piquer comme on épingle un lépidoptère.
   – Gilbert Steenmann, enchanté ! La poignée de mains fut franche et respectueuse. Un flic par définition semble toujours vous octroyer à la première rencontre un capital de points qu’il pourra à loisir abroger au fur et à mesure qu’il vous questionne ou qu’il vous connaît.
   – Je sais qui vous êtes. J’auditais les comptes en juin 2006 au siège du groupe Soulier. Je vous ai croisé quand vous étiez en compagnie de Marie Menaud. Cette entrée en matière propulsa le commandant un an et demi en arrière et la mémoire a ceci d’étonnant, c’est qu’elle est capable a posteriori de situer quelqu’un qui n’avait pas alors attiré particulièrement votre attention.
   – L’assistante de Thierry Morfit...
   Elle acquiesça.
   – Mon poste au contrôle de gestion m’amène à me déplacer souvent dans les magasins. Je revenais d’une mission quand je l’ai vue vous remettre quelque chose sur le parking. Mais, ce n’est pas le sujet. Sa voix avait tremblé.
   – Eh bien, je vous écoute…
   – Voilà, mon mari a été victime aux dires de tous d’un accident sur le lieu de son travail. Il est mort pendant le trajet qui l’amenait à l’hôpital. C’était il y a dix jours. Vous avez peut-être lu l’article dans Nord Éclair.
   – J’en ai un peu entendu parler. Une de nos équipes s’est rendue sur les lieux. Rien d’anormal n’a été remarqué, à ma connaissance.
   – En effet, aucune suite n’a été donnée au plan criminel puisqu’on a conclu à une erreur humaine. José son contremaître… Comme vous l’imaginez, il vit très mal cette situation. C’est lui qui range les palettes au chariot élévateur. Bruno était au mauvais endroit au mauvais moment, c’est ce que pense tout le monde. On cherche aussi à m’endormir avec les larges indemnités qui s’ensuivent. Mais José maintient qu’il n’a commis aucune faute. Quelqu’un aurait pu très bien saboter le matériel. Elle avait dit ça en étant peu sûre de la justesse du mot…
à suivre avec... un troisième extrait!

samedi 11 décembre 2010

l'Éclipse d'une nuit d'hiver se lève - Extrait!


Chères lectrices, chers lecteurs,

Ces jours-ci trois extraits vont vous entraîner dans la seconde enquête du couple Drassir/Jasmina. Une histoire à double détente orchestrée par Richard Albisser. 

Ainsi commence donc, l'éclipse d'une nuit d'hiver...

Riffle noir

Eclipse d'une nuit d'hiver
Extrait 1


Le béton exhalait à cet endroit une forte odeur d’alcool sucré mâtiné de gentiane. José n’y était pas allé de main morte avec le Fen… C’était toujours ainsi que Bruno désignait le Fenwick ; il était adepte de cette mode qui privilégie l’économie du langage. Il ajusta sa cravate rouge qui pendouillait sur une chemise blanche. Un frisson lui parcourut l’échine. Le lieu était humide et sombre. On chauffait en hors gel, a minima, et les quelques néons n’étaient allumés que lorsque les gars bossaient. Il ne s’agissait pas d’éclairer de la marchandise pour rien et on devinait qu’ici, derrière les racks de palettes rangées au cordeau, les watts étaient strictement comptés.

L’allée L étirait son long ruban vide. Il y promena un regard songeur qu’il savait rendre dur quand il se tenait prêt à heurter l’œil biaiseux du subalterne. L comme liquides, rayon dont il était le chef et qui déclinait toute une gamme de produits de soif. Nuances colorées des sirops et des jus en prolongement de la plate litanie des marques d’eau, reflets ambrés des bières et des cidres, appellations raffinées des terroirs français, consonances touffues de la cave à whisky, cocktails créatifs et multicolores qui faisaient désormais office de boissons apéritives. Il aurait pu fulminer contre José en songeant aux bretelles qu’il allait lui remonter mais il se rasséréna : délégation sans flicage n’est que ruine de l’homme. Eric le tarabustait pour faire du chiffre, serrer les frais de personnel, plumer les fournisseurs et mettre la pression sur les équipes. Bruno qui collectionnait les Césars du management directif se redressa comme le grognard de l’Empire ému par la pose d’une breloque sur sa poitrine maintes fois mitraillée. Le directeur Dominique Saint-Maur l’avait du reste à la bonne. Il faut dire qu’il avait l’appui des chalands belges. Certains commandaient même quelques bouteilles de Château d’Yquem jalousement gardées au coffre car la valeur interdisait le libre-service. Il songeait à ces gens de Tournai qui réglaient rubis sur l’ongle, en espèces trébuchantes, des sommes astronomiques. Il les accompagnait toujours personnellement jusqu’à la caisse comme un caviste de centre-ville quand il soigne jusqu’à l’obséquiosité ses meilleurs clients. Pas comme ces bandes de désœuvrés qui débarquaient des Trois-ponts et qu’on reconnaissait pour être doublement fauchés et faucheurs… Les types de la sécurité ne les serraient jamais de trop près et dans la salle des caméras, on manquait souvent de vigilance. Bruno Valet se croyait investi d’une mission supérieure qui allait bien au-delà d’un contrat de travail. Les magasins Soulier, c’était pour ainsi dire sa vie. Il achetait groupe, mangeait groupe, respirait groupe. Bruno Valet, 27 ans, chef de rayon liquides pour le compte de Soulier et Cie, heureux et assouvi, manager de quinze bonshommes, gestionnaire de quinze millions et la largeur d’esprit réduite à un slogan de quinzaine commerciale, traversait l’allée L quand brusquement un rail complet sembla rompre avec un bruit d’essieu de locomotive. Trois tonnes de marchandises chues de trois mètres contre un seul homme, future poussière parmi les poussières, ce type de concurrence serait toujours déloyal.

Deux autres extraits, très bientôt...

mercredi 8 décembre 2010

Éclipse d'une nuit d'hiver, retour d'une lectrice enthousiaste

Chères lectrices, chers lecteurs,

Riffle Noir profite de la saison et d'un agréable retour de lecture pour s'aventurer un peu plus dans l'Éclipse d'une nuit d'hiver, le second polar de Richard Albisser. 

Commençons par le retour enthousiaste de Dup, lectrice et chroniqueuse (avec sa comparse Phooka ) sur le blog Book en Stock. Les jours prochains, des extraits de la deuxième enquête Drassir/Jasmina seront mis en ligne.

Riffle Noir



Critique de Dup
sur http://bookenstock.blogspot.com  
 
Je viens de refermer ce polar, et je suis sans voix, sans mots pour décrire ce que je ressens. C'est ballot pour donner son avis n'est-ce-pas ! :)) En résumé, pour faire court : foncez acheter ce petit bijou !

J'ai rarement été étonnée par un polar à ce point. La chute est grandiose, quelle surprise !!! Et le pire c'est que je ne peux pas vous en parler, c'est affreux... Un coup de maître vraiment, qui efface tous les points négatifs que j'avais relevés avant. Tous, non je suis méchante, un point négatif, un seul. Des phrases parfois trop longues, trop recherchées qui du coup casse le rythme de lecture. Où qui parfois agacent parce qu'inutiles. J'en avais noté quelques unes pour les mettre dans ma chronique, mais non, ce n'est pas la peine, car je reste néanmoins sous le charme de l'écriture et de l'érudition de l'auteur. On doit d'ailleurs avoir à peu près le même âge et les mêmes goûts d'ailleurs, car toutes les références littéraires, musicales, et même séries télé (Tabatha... souvenirs, souvenirs :)) ), m'ont parlées.

Sinon, l'histoire ; on suit plusieurs enquêtes de police. Une menée par le capitaine Drassir, basé à Hem, fils de Harky, marié à Jasmina qui elle écrit des romans policiers. Drassir forme un tandem avec Rokowski, un émigré polonais... Une autre menée par le commandant Steenmann, fils de mère juive, lui basé à Roubaix. Et les R.G. de Lille qui sèment leurs grains de sel... Je dois avouer que j'ai dû aller chercher une carte de la région de Lille pour situer ces villes et ces quartiers dont on parle ! Mais une fois les lieux bien en tête, on comprend beaucoup mieux. Et ses enquêtes ne vont pas tarder à en faire qu'une. Tout semble tourner autour du club d'échec dont fait parti Drassir. Beaucoup de membres de ce club semblent impliqués, ou meurent comme des mouches, et l'enquête prend des proportions incroyables.L'auteur nous réserve de belles surprises...mais là aussi je ne peux pas en parler ! C'est frustrant, je vous jure ! Allez, lisez-le qu'on en cause !Sur fond de marasme économique et de campagne électorale pour les municipales au pays des chtis, Richard Albisser aborde beaucoup de thèmes noirs, comme le racisme notamment, avec un humour caustique que j'ai beaucoup apprécié.

Bref une lecture que je vous recommande grandement ! (...)
Dup,
le 2 décembre 2010 - Book en Stock


Pour entrer dans l'univers d'Éclipse d'une nuit d'hiver

cliquez ICI



lundi 6 décembre 2010

Haïkus « polar » d'Éric Lefebvre

Chères lectrices, chers lecteurs,

L'auteur de Sortie Lens-Est et de Requiem pour un toubib, Éric Lefebvre s'adonne aussi aux haïkus. Celui qui suit a pour titre: Morts violentes...

Âmes sensibles? Laissez-vous tenter...
Riffle Noir

Maux de l'auteur: l'idée est de reprendre la forme du haïku, à savoir un rythme 5/7/5 et de l'entraîner dans l'univers du polar pour créer un instantané un peu comme ce que faisait le célèbre photographe Weegee à New York.



MORTS VIOLENTES



Sous un réverbère,
      un homme allongé au sol
           le crâne éclaté


La corde est tendue
      Le visage grimaçant
            Nous tire la langue

Il pleut à torrents
      sous les roues de l’autobus
            dépassent deux jambes


Seul sous le soleil
      dans le bleu de la piscine
            flotte un petit corps

Dans la vieille grange
      Haut, sous la poutre maîtresse
           Se balance un corps


Sur la voie ferrée
     des membres une tête un tronc
            étrange puzzle !


Du sol au plafond
      la faïence des toilettes
            rouge de leur sang


Le feu s’est éteint
      contre un mur gît une forme
            recroquevillée

Au fond du canal
      prisonniers de leur voiture
            quatre bons copains


Plantée dans le sol
      une machette aiguisée
            maculée de rouge


De l’espagnolette
      est tendu un fil de fer
              qui serre une gorge


Tout au fond du puit
       pour qui sait tendre l’oreille
            résonnent des cris


Un homme à la mer
     un aileron fend les vagues
            rencontre sanglante


Au pied des falaises
      bercé par les vagues, un corps
             démantibulé

Mort au mois de juin
     dans l’odeur du chèvrefeuille
            d’un coup de marteau


Bourrasques de mars
      le vent fait danser les corps
            qui s’agitent en l’air

Allongé dans l’herbe
     son trou au milieu du front
            grouille de fourmis


Par la portière ouverte
      au bout d’une main gantée
           fume un revolver


Du haut de la tour
      le champs de Mars est si proche
             qu’il vient de sauter


Tout juste aiguisé
      il court, il court le rasoir
             sur la carotide


Dans son sac poubelle
     la peau bleuie par le froid
           gît un petit corps


Un cri étouffé
      ce foutu nœud de cravate
             serre vraiment trop


Cet odieux rentier
      la tête sous l’oreiller
            n’a plus besoin d’air.


Projetée en l’air
      la mine antipersonnelle
            lui hache les tripes

Les bois de justice
      sont érigés, car ce soir
             on rase gratis

Finir éventrée
      ah ! Quelle idée saugrenue
             d’avoir croisé Jack !

vendredi 3 décembre 2010

Requiem pour un toubib - deuxième extrait

Chères lectrices, chers lecteurs,

L'éclairage Riffle Noir concernant Éric Lefebvre, son univers littéraire et ses polars continue avec un second extrait de Requiem pour un toubib...

Bonne lecture,
Riffle Noir.




Requiem pour un toubib
Chapitre 1 : Retour au cimetière

 
Stanislas Kabbalevski ne pouvait détacher son regard du tag qui maculait le monument funéraire. GO TO HELL ! Avant de sécher, le rouge vif des lettres avait coulé le long de la pierre et agressait le granit sous lequel reposait depuis deux jours le docteur Gilbert Longuépée, son ami d’enfance. Le ou les profanateurs ne s’étaient pas contentés d’un graffiti vengeur mais s’étaient consciencieusement acharnés à briser vases et plaques mortuaires, à éparpiller gerbes et couronnes et à piétiner les nombreux bouquets de fleurs. Une charpie multicolore que le triste vent de novembre achevait de disperser dans les allées de schiste rouge, détrempées par les pluies des jours précédents. C'était une vieille dame, une habituée, qui le matin même avait découvert le carnage et donné l’alerte. Gilbert Longuépée partageait désormais le caveau familial avec sa mère et avec Clovis, son père, victime comme Mietec Kabbalevski et d’autres camarades, de la fameuse explosion du sept juillet 1977 qui avait ravagé le complexe de carbochimie. Sous les bavures de rouge, on distinguait à peine les dates de naissance et de mort des parents et du fils. Pour chacun, deux nombres, une vie réduite à sa plus simple expression. Tout juste sorti de l’école de Saint-Cyr-au-Mont-d’or, qui forme les commissaires, Kabbalevski venait d’être nommé chef de la sûreté au commissariat de Lens. En tant que directeur d’enquête, c’était sa première affaire d’importance et il s’agissait du meurtre de son ami d’enfance ! Et pour couronner le tout, son chef direct, le commissaire divisionnaire Marchand, avait décidé après plusieurs alertes d’offrir à son cœur des coronaires toutes neuves et serait indisponible pour un bon bout de temps. Quelques heures plus tôt, kabbalevski s’était réveillé difficilement avec un mal de tête tenace et un nez transformé en une fontaine qui ne semblait pas vouloir se tarir. Putain de mois de novembre ! Il se moucha bruyamment. Ce bruit incongru effraya une volée de moineaux qui cherchaient leur subsistance parmi les déchets floraux. Il se moucha de nouveau, troublant malgré lui le silence du lieu, pourtant habitué aux épanchements de toutes sortes. Monique, la veuve de Gilbert lui avait téléphoné en pleurs vers dix heures, le matin même. Après le meurtre de son mari et le cambriolage de son domicile le surlendemain, c’était une femme durement éprouvée qui l’avait accueilli vingt minutes plus tard à son domicile. Elle essayait de faire bonne figure, mais une profonde détresse affleurait sous ses traits fatigués. Elle s’était assise à une extrémité du divan laissant une large place à ses côtés mais Kabbalevski avait préféré s’asseoir en face d’elle, dans un vénérable fauteuil Voltaire. Au pied de l’immense cheminée où crépitaient deux grosses bûches, lové sur un tapis, le chat de la maison, un abyssin superbe, avait à peine relevé la tête lorsqu’il les avait vus investir le salon. La pièce portait encore les traces de la récente effraction : de chaque côté de la cheminée, de vastes rayonnages qui accueillaient habituellement livres rares et trouvailles ethniques glanées un peu partout dans le monde étaient presque vides. Sur le parquet en chêne, profitant du moindre espace libre, volumes et bibelots s’entassaient un peu partout. Le regard du commissaire s’attarda un instant sur le cuir et l’or des éditions originales et caressa longuement le bois des fétiches, masques et statuettes d’une envoûtante beauté. Sur le mur opposé, des photos de son ami, prises au hasard des voyages et des missions, offraient un jeu de miroir saisissant avec les trésors de la bibliothèque. Il y avait Gilbert en gandoura, en blouse blanche, en battle-dress, Gilbert dans le désert, dans les montagnes, dans des villes dévastées, Gilbert en pirogue, à dos de chameau, en 4X4, Gilbert parmi des Noirs, des Arabes, des Asiatiques, Gilbert, Gilbert, Gilbert partout ! Les cadres avaient été systématiquement décrochés par le ou les cambrioleurs. Certains étaient brisés, d’autres empilés pêle-mêle, d’autres étaient alignés le long de la plinthe. Sur le mur, désespérément vide, on devinait encore leurs emplacements. Après le meurtre de son mari, Monique s’était réfugiée chez son frère et sa maison inoccupée avait été visitée de fond en comble. Le malheur des uns… Les yeux rougis par le chagrin, entre deux sanglots, elle serrait convulsivement son mouchoir. Il allait les retrouver hein, il allait venger son ami ! Il lui avait fait remarquer qu’il n’était pas question de vengeance mais de justice et qu’il n’était pas payé pour régler des comptes personnels mais bien sûr, il lui avait promis de faire toute la lumière non seulement sur la mort de Gilbert et sur le cambriolage mais aussi sur cette sale affaire de profanation. Toute la lumière, une expression redoutable ! Car cette inscription vengeresse l’obligeait à jeter un regard nouveau sur ce qui le préoccupait depuis huit jours, le meurtre de son ami retrouvé mort, le crâne fracassé dans son cabinet médical, un pied de biche ensanglanté à ses côtés. Tout ce qui pouvait avoir une quelconque valeur, mallette, portefeuille, ordinateurs portables, téléphone et même les quelques bibelots qui décoraient le bureau avaient été volés. Alors un crime crapuleux, un cambriolage qui tourne mal. Peut-être…. « VA EN ENFER ! » et avec un point d’exclamation encore ! Trois mots destinés à faire mal. Qui pouvait en vouloir autant à Gilbert ?

À suivre prochainement: un texte en haïkus de l'auteur intitulé Morts violentes...

mercredi 1 décembre 2010

Drassir et Jacobsen chez les Grands Détectives!

Bonjour à toutes et tous,

GRANDS DÉTECTIVES est un site qui dresse une liste de portraits de grands détectives récurrents de la littérature policière, héros d'un genre plus communément appelé polar.


Riffle Noir est heureux de vous annoncer l'entrée dans cette galerie de ses auteurs Richard Albisser et Dirck Degraeve, prélude à une présentation future de leurs personnages récurrents : 


Le capitaine de police Hémois: Boutros Drassir dans Fou contre tour et Eclipse d'une nuit d'hiver pour Richard Albisser.

Jacobsen, commandant de police à Saulmères, dans Passé mortel et Marais noir pour Dirck Degraeve.


mardi 30 novembre 2010

Rencontres de Décembre...

Bonjour à toutes et tous, 



Décembre s'envient avec sa froidure et sa neige de circonstance. Fort heureusement, pour vous réchauffer, Riffle Noir et ses auteurs se déplacent à votre rencontre. L'occasion également d'offrir de beaux cadeaux de Noël!

Bon dernier mois de l'année à vous!
Riffle Noir.


Le week-end du 4 et 5 décembre


Le samedi et dimanche
Riffle Noir et Richard Albisser seront au Marché de Noël de Lannoy (59)

Le dimanche
Michaël Moslonka sera présent toute la journée à la seconde édition des Fééries de Noël d'Ennetières en Weppes (59)




Toutes les infos sur ce salon du Livre et de la Création sont à cette adresse : http://www.ennetieres-en-weppes.com/feeries/




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Le mardi 7 décembre
Michaël Moslonka signera son polar au Centre Hospitalier de Beuvry (62) de 11h à 14h


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Le week-end du 11 et 12 décembre

Le samedi après-midi
Michaël Moslonka signera son polar à la librarie La Ruche aux Livres de Wavrin (59)

 Le samedi et dimanche
présentation et dédicaces Riffle Noir au centre culturel Leclerc d'Outreau (62)

Auteurs Riffle Noir présents:
Richard Albisser le samedi et dimanche toute la journée
Michaël Moslonka le dimanche après-midi

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Le mercredi 22 décembre après-midi

Dirck Degraeve
signera ses ouvrages à la librarie Majuscule de Saint-Omer (62)



dimanche 28 novembre 2010

À minuit, les lectrices et les lecteurs s'expriment

Bonjour à toutes et tous,

De nouveaux retours de lectrices et de lecteurs s’ajoutent à la découverte d’À minuit, les chiens cessent d’aboyer. Un retour « privé » d’une libraire qui en parle aussi sur son blog La chariotte à bouquins, un commentaire posté sur notre blog, il y a quelques jours, puis une critique sur le blog Passion Polar.

Merci de nous avoir fait partager votre avis !

Riffle Noir.


Nathalie
Libraire et lectrice, le 17 novembre 2010


Passeuse d’envies, elle en livre plus sur son blog La chariote à bouquins. Pour découvrir son billet au sujet d’À minuit, les chiens cessent d’aboyer, cliquez ICI


Sombre, sombre, sombre personnage que Virgil. J'ai beaucoup aimé l'écriture et l'humour! La fin me fait penser, en tant que native de Houdain, à la pancarte sur la route du patois: « El langue ed ches gins, el queue d’ches tchiens, in n’peut pon l’z’impêcher d’berloquer »




Chronique d’Eskalion
sur passion-polar.over-blog.com le 21 novembre

(…) Mickaël Moslonka, nous campe avec le flic David BLACKE, un ours mal léché, misogyne, qui ne respecte pas les codes, qui fait fi de l’autorité et des convenances. Car c’est un homme blasé qui ne supporte ni l’imbécilité, ni la médiocrité des gens qui l’entourent et de cette société qu’il voit remplie de moutons écervelés. Il ne rentrera jamais dans la petite case dans laquelle on souhaiterait le faire rentrer. Seul son plafond, quand il est allongé sur son lit, lui sert de réceptacle à ses questionnements et ses pensées. Celui-ci a l’avantage de ne pas lui répondre.
Et pour couronner le tout, il y a ses chiens qui ne cessent d’aboyer et qui quotidiennement le tourmentent.
A priori, ce David BLACKE est donc un personnage auquel on a du mal à s’attacher, à trouver sympathique, tant il peut être bourru et cynique (a priori, car sa collègue saura deviner malgré tout, que chez ce flic, bat encore un coeur qui ne s'est pas totalement transformé en pierre). Pour autant c’est sans doute ce qui en fait sa force et sa singularité, car lorsqu’il projette son fiel à la figure d’un supérieur ou qu’il dénonce les travers de ses contemporains, le passage peut s’avérer particulièrement croustillant pour le lecteur.
Dommage cependant (et c’est là que réside ma principale réserve concernant ce roman) que ces traits de caractère du personnage soient un peu trop forcés à mon goût. Tout est quasiment prétexte à Blacke pour délivrer une phrase acerbe ou une opinion, une pensée au vitriol. Et la fréquence trop rapprochée de ce genre de réflexions incisives en diminue, je pense, leur effet percutant. Dommage donc, car l’auteur n’a pas son pareil pour décocher des coups de plumes tranchants au détour de ses phrases. (…)

L’intégralité du billet est à lire sur le blog Passion Polar en cliquant ICI


Commentaire posté sur notre blog




par Chrisd le 19 novembre 2010

La lecture du roman vient de s'achever. En trois mots : quelle formidable histoire !
En dehors de l'enquête à proprement dit - réussie - j'ai particulièrement apprécié la relation Blacke/Laribi, dégageant une forme de sympathie, un amour même entre les deux, non avoué. Un sentiment qui émerge malgré tout, au fil des pages, un peu comme en filigrane. Bien subtil en tout cas, puisqu'ils se provoquent tout au long du livre.
Les descriptions sur la région, les corons, les types qui volent, les "p'tits cons" qui trainent le soir... c'est bien de chez nous tout ça, quoique, ailleurs ça doit être sensiblement la même chose, corons et "flûte-saucisses" en moins. :) Une belle galerie de personnages, en tout cas !!
Bref, des types ou des nanas pour lesquels j'éprouverai presque de la tristesse, ou plutôt de l'amertume... enfin, un truc du genre. C'est curieux. Difficile à expliquer, mais ça se ressent vraiment.
Par contre, L'imbécile heureux, Desforges, et 2 ou 3 autres du genre, même en tant que lecteur, t'as bien envie de les trucider. Preuve que ceux-ci sont également bien caractérisés.
Enfin, la liste des bonnes choses est trop longue pour tout commenter ici. :)

Pour conclure : Merci pour ce super bouquin ! À relire, sans aucun doute !!